r èf if Henri-René D’ALLEMAGNE ■ ■ ■ — Archiviste-Paléographe Bibliothécaire - - - -■ ■ à la Bibliothèque de l’Arsenal if tf \$ Les Jouets à la World’s fait en 1504 à Saint-Louis (U-S) Et l’Histoire de la Corporation DES FABRICANTS -DE JOUETS- EN FRANCE - f (S> g> « ..g.. PARIS fô CHEZ L’AUTEUR 1908 -p 3 o, rue des Mathurins WORLD'S • FAIR • COLLECTION LES JOUETS à Statue i>i: Saint-Louis à 1 Exposition Universelle de Saint-Louis en l'.IO'i. Henri-René D’ALLEMAGNE ■ Archiviste»PaIéo£raphe ■ Bibliothécaire - - à la Bibliothèque de l’Arsenal Les Jouets à la World’s fair en 1904 à Saint-Louis (U-S) Et l'Histoire de la Corporation DES FABRICANTS -DE JOUETS- EN FRANCE - a) _a)_a>_a)_ a) i i i PARIS 1908 CHEZ L’AUTEUR 3o, rue des Mathurins PRÉFACE CARACTÉRISTIQUE DU JOUET FRANÇAIS (Mi s elouiHTu jkmi!-('•( re, à propos d'une Exposition à la World's Kair, de voir qu'il est question de l'histoire des diverses corpora- tions M"' se sont occupées de l’industrie du jouet. La question qui nous a amené à traiter ce sujet est un peu spéciale; on sait, en eil'et. que le collectionneur résiste difficilement au plaisir d'aug¬ menter encore les séries qu’il possède déjà; lame du collectionneur est en Mien des points sœur de celle de l’érudit et quand on cherche des documents pouvant intéresser l'histoire en général de notre industrie, il est à peu près impossible de se priver du plaisir de mettre a jour les résultats rencontrés tout en furetant dans les Dildiothèques et les Archives. Ou ami après l'Exposition de 1900, i! nous fut donné de publier sous forme .le rapport notre Histoire des Jouets , nous n avions pas encore pu élucider d'une manière bien certaine le rôle qu'avaient joué les différentes corporations dans cette branche d’industrie qui est devenue, aujourd'hui, l'une des plus importantes du commerce parisien. La lecture de la copie qui existe aux Archives de la Préfec- iure de Police du Livre noir neuf du Châtelet, nous avant donné le texte complet des statuts des poupetiers, il nous a paru intéressant de rechercher un peu les tenants et les aboutissants de celle corpo¬ ration de petites gens. Ce n’est certes pas une découverte qui fera * aire a I histoire un pas décisif, mais à une époque où tout ce qui louche à I enfance, à ses occupations et à ses plaisirs se trouve telle¬ ment a I ordre du jour, il n'est peut-être pas tout à fait oiseux de chercher un peu quelle était l'histoire des ancêtres de nos modernes fabricants de jouets qui rivalisent aujourd'hui d'ardeur pour le plus VIH LES JOUETS A LA WORLD S PAIR gr; [*;uul bonheur «les cillants et surtout des parents qui trouvent ainsi le moyen de satisfaire les goûts et les désirs de ceux (|iii seront la génération de l'avenir. Le jouet est une production essentiellement française, et quoi que l’on puisse dire ou faire, jamais il ne sera détrôné. La raison de la vogue immense que cette branche de commerce a atteint dans notre pavs, c’est que nous avons mieux compris la véritable philosophie du jouet; la délicatesse de sentiments de notre nation lui a permis de se rendre compte de l'importance considérable (pie le jouet exerce sur le développement même du premier âge. Des écrivains de génie tels que George Sand ou Victor Hugo ont pris soin de nous décrire les émotions ressenties durant les premières années de leur existence, et c’est grâce à eux que nous savons quelque chose de la psychologie de l’enfant qui, sans cela, nous serait complètement fer¬ mée. Chacun a vite fait de laisser échapper ses premières sensations et quand, longtemps après, il cherche à lever le voile dont sont enveloppés ses souvenirs d’enfance, ses impressions sont trop confuses et n'ont pas laissé une trace assez profonde, pour qu'il puisse revivre, durant quelques heures, les premières années de sa vie. Il est une observation qu'ont faite tous ceux qui se sont occupés d'éducation, c'est que le jeu est indispensable à l'enfant et qu'après les fonctions les plus essentielles de la vie, c'est la seule chose dont il ne puisse absolument pas se passer. Le jeu sert à développer I in¬ telligence et la susceptibilité de l'enfant; le jeu est une preuve de vitalité chez lui et le bambin qui reste indifférent devant le jouet que lui envieraient ses petits camarades, est un être maladif ou dégé¬ néré. L’exemple du jeu est donné à l'enfant par les animaux eux- meines ; ne voyons-nous pas, en ellet, les bêtes familières, tell es que le chien ou le chat, se livrera mille ébats dans lesquels ils s’efforcent a donner une libre carrière à leurs besoins de mouvement? Ils cher¬ chent a fatiguer leurs muscles et ils exercent leur agilité dont ils auront un jour besoin soit pour se défendre, soit même pour pour¬ voir à leur subsistance. IL — CHOIX JUDICIEUX A FAIRE PARMI LES JOUETS Les jeux doivent ils ne peuvent, du être choisis avec la plus grande circonspection; reste, être les mêmes dans tous les pays. Chez MÉMO FORTIER ET MAROTTE. FA RI S PETITS MEUBLES. — VOITURES & JOUETS MILITAIRES. (Modèles tirés de l’Album d’un fabricant de Jouets de la fin du XVIII a siècle) ET L JIISTOI ME DE I.A CORPOH \TION IX certaines nations, oii la jeunesse est dressée tl une manière pins nuit 1 qne chez nous, on préfère les jeux où la violence cl la brutalité rem¬ placent souvent 1 adresse et I agilité : tels sont ces jeux de foot-ball pour lesquels les concurrents sont obligés de s'armer de pied en cap, de couvrir leur tete <1 une sorte de casque, de protéger leur nez et leurs oreilles au inoxen d’engins perfectionnés qui évitent les décol¬ lements trop fréquents de ces précieux organes. Maigre I amour que nous axons pour toutes les importations étran¬ gères, nous m 1 saurions trop recommander d'éviter ces jeux peu en rapport axec le caractère de notre nation; par contre, il serait bon UlMIilU.OTKRU. de favoriser le déxeloppement de ceux qui, serxanl à accroître la forci 1 des enfants sans faire courir de risques à leur santé, impriment à leurs mouvements autant de grâce que d'agilité: tels sont les jeux de balle, de quille, de xolanf, etc... Tous ces exercices exi¬ gent une réelle dextérité et obligent ceux qui s’x adonnent à apprécier les distances, à assurer leur coup et à avoir à la fois de l'œil et de la main. III. — UTILITÉ DES JOUETS AU POINT DE VUE SOCIAL Le jeu est pour l'enfant la meilleure manière de s'instruire ; ce qu'il apprend en jouant lui reste définitivement gravé dans ta tète, il le comprend, il en apprécie toute la valeur et se trouve ainsi muni un jour de tout un bagage de connaissances qui ne lui ;i donné au¬ cune peine à acquérir. On ne saurait trop recommander le dévelop- X LES JOUETS A LA WORLD’s l’AIR peinent (Ius ji'ii\ instructifs et scit* 11 1iIi<]iu 1 s (|in présentent I iii.ippi»*- ciablo avantage il intéresser la jeunesse e! de la laire participer aux avantages des decouvertes les plus modernes. Au point de vue. social, le jeu odre encore de nombreuses res¬ sources ; il oblige les enfants à vivre avec leurs petits camarades ; a avoir recours à leurs bons offices; à choisir parmi eux celui qui devra diriger leurs ébats et, ce qui est plus utile encore, il leur enseignera l'obéissance envers celui qu’ils auront choisi deux-memes, comme leur maître. I n philosophe allemand a fort gracieusement décrit ces premiers ébats de l’enfance, quand il déclare que les premiers liens de la société sc trouvent tressés avec des chaînes de fleurs. Noire commerce est tout particulièrement apprécié à l'étranger pour tout ce qui regarde la fabrication des poupées. Avant eu une fois I occasion de causer avec une famille américaine, nous enten¬ dîmes une fillelle faire celle remarque en nous montrant ses jouets (elle en avait la i I deux tas bien distincts, d'une part de fort belles poupées aux riches vêtements, qui devaient être de fabrication étrangère, au milieu desquelles on distinguait quelques poupées amé¬ ricaines faciles a reconnaître à I aspect quelque peu étrange des ligures): « \oiri, nous dit 1 enfant, tous les cadeaux que j'ai reçus celle année, mais ce (pic je préfère, c'esl ma Freneli Doit nia pou¬ pée française , que mes parents m'ont rapportée l’année dernière de Paris. Kl le a une ligure bien plus intelligente et surtout, elle a la vie bien plus dure et je puis la fouetter tout à mon aise, tandis que les autres, a la première caresse, tombent en morceaux. » Il faut croire que les caresses de l'enfant étaient un peu rudes, mais son simple témoignage n'est-il pas la plus belle louange que l'on puisse faire de la fabrication française. HCLIO FORTIER ET MAROTTE. PARIE :mi j » » i rijrmn 11 i T Trt rt m ^hhi f i rnii»uiajui^ ii H' rr iaiff m mi mr jjMmmmTiTiuniimiifl 41 S THÉÂTRES ENFANTINS. — AUTOMATES. — BIMBELOTERIE. (Modèles tirés de l’Album d’un fabricant de Jouets de la fin du XVlIfc siècle) V* *0* *5* “î* *5*' •y*' ‘5 *«*' "I* v\> X. JL ’ «Xi ’ «X vX. wX. ' vX. ' JX. w» «X XX. JX. XX. 'X' 6090 9 9*0 0 090000000990 90000 0090 I I 1 I I I I ï I î T î LES JOUETS A LA WORLD’S FAIR CHAPITRE PREMIER EXPOSÉ I. — NOMINATION DU COMITÉ D’ADMISSION. — SA COMPOSITION Le Comité du Groupe 30 s'est constitué en mars 1903 et a tenu sa première séance le 16 de ce mois; il était ainsi composé 1 : Préside ni Vice-président . . . . Secrétaire-trésorier. Men} b res AI. Bortoli, membre de la Chambre de Com¬ merce de Paris. Al. Alexis Chauvin, fabricant de jouets mili¬ taires (1). AI. E. Carrière, fabricant d'articles de Paris et de bimbeloterie. AI Al. Fernand AIartin, 11. D’Allemagne, Léo Claretie, L. Douliot et Roussel. Le Comité d'admission a commencé ses travaux dès sa constitution et a tenu chez son président, AI. Bortoli, sept séances. La dernière (1 Nous devons à l’aimable communication de M. Chauvin les clichés repré¬ sentant les jouets et jeux qui ont servi à l'illustration de ce travail. Ces clichés proviennent du Rapport de Liège rédigé par notre sympathique vice-président auquel nous adressons tous nos remerciements. 2 T ES .TOI"ETS A LA WORLD S l'AIR eut lien le ±2 janvier 190époque à laquelle s’est transforme en Comité <1 installation. le Comité (Tailmission II. — RECRUTEMENT DES EXPOSANTS Dans le Imt de réunir le plus grand nombre d’exposants possible, à l'Exposition de Saint-Louis, les membres du Comité ont envoyé des circulaires à tous les fabricants de jouets pour les inviter à prendre part à cette grande manifestation nationale. Cette operation a demandé une connaissance approfondie des maisons auxquelles on s adressait, car le Comité s'est préoccupé avant tout de n'inviter à l'Ex¬ position, que des commerçants qui fussent fabricants par eux-mèmes et c est avec un soin jaloux qu il a écarté tous ceux qui s'adressaient à divers industriels pour la touruiture des objets dépendant de leur com¬ merce. 1 outefois, on a considéré comme fabricants ceux qui, faisant exécuter des pièces de diflérenls cédés, les assemblent et les terminent pour en faire un tout complet. Pour obtenir des adhésions, chacun des membres du Comité a dù procéder a des visites particulières chez les principaux industriels, (.es visites ont même dù être ;rd ’rées dans bien des cas et ce n'est ( 1 1 * a hure de patience et après de bien longues discussions que I on est arrive a reunir les adhésions désirées. OBJECTIONS PRÉSENTÉES CONTRE LA PARTICIPATION A L’EXPOSITION DE SAINT-LOUIS Il est un lait a remarquer, qui n’est peut-être pas tout à fait à l'honneur de notre industrie française, c'est que les principales mai¬ sons, celles-là même qui auraient eu le plus grand intérêt, semble-t-il. a donner 1 exemple et à se mettre en avant, se sont le plus souvent désintéressées de l’Exposition. Elles déclaraient qu’il n'v avait aucun MÉMO FO RT 11R ET MAROTTE. PARI» ACROBATE. — THÉÂTRES ENFANTINS & PIECES MECANIQUES. (Modèles tirés de l’Album d’un fabricant de Jouets de la fin du XVlIfc siècle) ET L’HISTOIRE DE LA CORPORATION O O avantage pratique à se mêler d'une affaire qui constituait pour eux une perte de temps et d'argent que rien ne venait contrebalancer, et qu'en dernier lieu, principalement pour les Ktats-I nis, les droits de douane étaient fols que les exposants ne pouvaient espérer tirer profit de leur déplacement. IV.— DE L’IMPORTANCE, POUR LE COMMERCE FRANÇAIS DU JOUET, D’ENTRETENIR DES RELATIONS SUIVIES SUR LE MARCHÉ DES ÉTATS-UNIS Nous tenons pour notre propre part à protester contre ces alléga¬ tions. Certes, le droit de 3o % «((valorem qui trappe les jouets élran- AITOMOHIJ.K POLI! KNI.1NTS gers à leur entrée aux États-Unis n'est pas une quantité négligeable. Cette augmentation d'un peu plus d un tiers, dans le prix de revient de nos produits, u est pas sans rendre les transactions sensiblement plus lourdes et plus difficiles, mais de la a déclarer que e est un dioil prohibitif, il v a tout un monde et il est vraiment malheureux que nos industriels ne réfléchissent pas davantage au bénéfice qu il ^ LES JOUETS A LA WORLü’s F AIR 4 aurait à occuper sur le marché des Etafs-l nis la place à laquelle aurait droit cette importante branche ch' l'industrie française. V. — LES ALLEMANDS ACCAPARENT PRESQUE EXCLUSIVEMENT LE COMMERCE DU JOUET AUX ÉTATS-UNIS Le droit de 35% est le même pour les Allemands que pour nous, et cependant nos voisins nous font, dans toutes les villes d'Amérique, une concurrence redoutable : on pourrait même dire qu'ils sont presque arrives a annihiler I exportation française du jouet. Comment s y prennent-ils donc pour remporter cette pacifique victoire si désas¬ treuse pour notre commerce? Les raisons sont d'ordre multiple. Dabord, ils ne craignent pas d’exposer certaines sommes et de sortir des chemins battus. En second lieu, ils n'hésitent pas à envovcr sur place des voyageurs munis de nombreux échantillons et modèles. Ces derniers visitent les clients de tous les degrés qui peuvent s'in¬ téresser a leur commerce ; ils se donnent, en outre, la peine de s'en¬ quérir des besoins du pays dans lequel ils opèrent, pour le plus grand protit de leur patrie. VL — MOYENS EMPLOYÉS PAR LES ALLEMANDS POUR S’IMPOSER SUR LE MARCHÉ DES ÉTATS-UNIS Notre grand défaut, à nous, Français, c’est de vouloir toujours im¬ poser notre goût et nos idées. Certes, le Français est, par définition infiniment supérieur pour tout ce qui concerne la fantaisie, l'élé¬ gance et le bon ton; mais quand on veut faire des affaires, sont-ce là !es uniques éléments, les seules considérations auxquelles on doive s arrêter ? ET L’HISTOIRE DE I.A CORPORATION 5 Pour donner nue idée de la souplesse et de l'ingéniosité des Alle¬ mands, nous ne citerons qu un fait, futile en apparence, mais qui ne manque pas d'une grande portée. Tout le inonde sait qu'aux États-l nis, les Indiens et les objets ma¬ nufacturés par eux sont des curiosités fort rares et, par suite, les quelques bibelots de cette sorte que I on peut acquérir sont vendus au même prix que le sont chez nous les antiquités et les reliques des temps passes, Cu.ides par ces considérations, les voyageurs allemands se sont procuré des poupées et autres jouets fabriqués par les indi— ÉQUIPEMENTS MILITAIRES I I PANOPLIES UE CHASSE gènes dans leur tribu, ils les ont envoyés en Allemagne où ils ont été parfaitement imités, puis importés eu quantités considérables soit au Canada, soit dans les petits bazars où viennent s'approvisionner de souvenirs les voyageurs qui désirent rapporter quelques échantil¬ lons bien typiques des produits américains. Ce genre de commerce est surtout développé à Sault-Sainte-Marie et dans toutes les hôtelleries de ce merveilleux parc qu'on nomme le Yellowstone. Il est certes malheureux pour les étrangers, surtout s'ils sont d'origine germanique, de rapporter chez eux des souvenirs qui proviennent de leur propre industrie; mais le commerce na rien à voir avec ccs questions do sentiment et au surplus, personne n ignore que toutes les futilités qui s achètent soit aux ha ins de mer, soit dans les \iIles d'eaux ou de pèlerinages, proviennent toutes, sans excep- 6 LES JOUETS A I.A WORLD’s F AIR fion, <1 <î nos maisons parisiennes du Marais, qui s'en sont l'ail plus ou moins une spécialité. VII. SUR LES CHEMINS DE FER ET LES LIGNES DE NAVIGATION Il est une dernière considération à laquelle il esl Don de s'arrêter un instant, c'est la facilité que les Allemands accordent pour le transport des marchandises destinées à l'exportation. Un ne saurait se faire une idée des avantages qui, de l'autre cédé du Rhin, sont concédés, sur les chemins de 1er et sur les transports maritimes, à ceux qui se livrent au commerce d'exportation. Les commercants obtiennent des réductions considérables, grâce aux subventions accor¬ dées aux Compagnies par le (iouvernement ; bien souvent, il arrive que fies marchandises à destination d'un port des Ktats-lTiis sont grevées de moindres frais d'expédition que celles envovées sur un point assez rapproché du continent. Certes, ce sont la des avantages qui permettent de compenser les huneux 35 % de droits de douane en Amérique et il ne serait pas sans intérêt que nos législateurs français prissent exemple sur ce qu'ils voient faire aussi près d’eux. VIII. - L’EXPORTATION FRANÇAISE MANQUE DE PROTECTION. REMÈDES A APPORTER A CET ÉTAT DE CHOSES. . Lne (,es principales raisons de l'infériorité de notre exportation aux Etats-Unis est le manque d appui que nos commercants trouvent auprès de nos agents consulaires. Peut-on en vouloir h ces modestes fonctionnaires d exercer leur charge avec une certaine néHimmce HtLIO FORTten ET MAROTTE. PARIS ÉPICERIES & TABLETTERIE. — JOUETS MÉCANIQUES. (Modèles tirés de l’Album d’un fabricant de Jouets de la fin du XVIII a siècle) ET L HISTOIRE ME I A CORPORATION 7 pour ne pas «lire même a\ec indifférence? .Non certainement, carres ni; ilh eurenx exilés n'ont, le pins souvent, accepté la place d'agent con¬ sulaire <|ue pour pouvoir metIro sur leurs cartes de \isile: « Agent consulaire de la République française», avec l'espoir plus ou moins chimérique d'obtenir un jour le ruban violet. La plupart de ces agents consulaires exercent quelque modeste commerce ou industrie qui leur permet de vivre à grand'peine et ce n'est certes pas ces considérations d’ordre moral qui peuvent leur donner la faculté de faire des dépenses sur leurs deniers personnels, afin de porter bien haut le nom français et de soutenir à l’étranger notre industrie nationale. Le remède à apporter à cette situation serait d'avoir des fonction- •IOII I s I N Ml I Al naires pavés a un taux suffisamment rémunérateur, pour leur donner la laeilité de s’occuper effectivement de leur mission: il faudrait, eu outre, <]u ils fussent choisis avec soin et qu'ils fussent en état de ren¬ seigner les commerçants français sur les besoins et les demandes du pays dans lequel ils sont chargés de nous représenter. Lu 1888, notre ministre des Colonies envoya un questionnaire à la Chambre syndicale pour lui demander I importance de ses exporta¬ tions de jouets et jeux dans les colonies françaises. Cette assemblée répondit que le commerce avec nos possessions d'oulre-mer jouissait encore d une certaine activité, mais qu'il n'était pas suffisamment pro¬ tégé, de telle façon que les étrangers arrivaient à importer, dans nos propres colonies, des jouets à un prix moindre que ne le pouvaient faire nos industriels français. Comme remède, la Chambre syndicale préconisait la création d un bureau central de renseignements au Mi¬ nistère du Commerce. Ce bureau serait réellement d'une très grande 8 l.ES JOUETS A LA WORLD*S PAIR nécessité, car ceux de nos exportateurs <|ui xeiilcul se documenter sur les besoins des pays axée Iesc|uels ils désirent entrer en relations sont à peu près complètement privés de renseignements et ce n’est malheureusement pas près de nos représentants nationaux, qu'ils peuvent espérer trouver un bien grand appui. La Chambre syndicale demandait également la création d'un plus La Hoi tiqi k di Couportrot», d’après une image populaire en ombre chinoise, cdilce à Metz, au commencement du xiv siècle. grand nombre de bourses commerciales en faveur «les jeunes gens sortant des écoles spéciales. Rien n'est en effet plus utile que de faci¬ liter a ceux qui veulent apprendre le commerce d’exportation, le moyen de compléter leur éducation de visu, afin de se rendre compte par eux-mêmes de ce que jamais aucun livre ou aucun traité n'est capable de leur apprendre. Lr troisième desideratum formulé était la révision des tarifs doua- mers dans nos colonies. Nous nam-ions sous ce rapport qu’à prendre exemple sur les autres nations et à voir avec quel soin jaloux elles protègent leurs propres industries contre l'envahissement des produits ET 1. HISTOIRE DE I A CORPORATION 9 rivaux. La Chambre syndicale signalait au minisire des Colonies l'im¬ portance (ju il y aurait à apporter une plus grande vigilance dans I application des droits d entrée sur les produits tpii pénètrent dans nos possessions, de lacon à dévoiler les fraudes résultant de fausses déclarations et, surtout, de l'apposition de marques françaises sui¬ des marchandises étrangères. La plus grande plaie de I exportation se trouve être dans les frais de transport qui, suivant la nature des marchandises, les grèvent de 10 a -•> de leur valeur. Il faudrait arri\er, à I aide de subventions JOl 1 rs Ml SU AI X ou par tout autre moyen, à obtenir que les marchandises expédiées ail loin furent soumises à des tarifs spéciaux extrêmement réduits et que leur transport dans le .Nouveau .Monde ni' fût pas plus élevé 1 que si elles étaient expédiées au point le plus lointain de notre propre pays. C'est ce qu'ont su comprendre et surtout appliquer nos voisins les Allemands, ainsi que nous l'avons dit plus haut : grâce à celte application de tarifs de faveur, ils sont arrivés à accaparer les meil¬ leurs marchés du monde. I ne des principales raisons qui empêchent nos exportations de jouets à l'étranger d'occuper le rang qu'elles devraient avoir, c'est la difficulté qu'éprouve le producteur à se mettre en rapports avec les marchands de détail et même avec les débitants en gros. De nom¬ breuses maisons ont essavé de s'adresser «à des représentants sur place qui se chargeaient de prendre des ordres pour eux et ensuite de faire 10 les jouets a ua wohld’s fai h tenir la marchandise aux clients <1111 la leur avaient commandée. Malheureusement, cette manière d'opérer présente £rJ5lL ( c/j LaP ^ y/ ^ iAA f"? f ▼ » i UË> BIBLIOGRAPHIC INFORMATION 21170 TTour-ix /\ / Z—fs Call No. or PROVENANCE: ^ 1//2/y^ a a /?ûF < H SIGNATURE AND DATE ^ ^ //«//J? SIGNATURE AND DATE . i , 1 / j . J /• / ; w • / i ir ir> I SIGNATURE AND DATE SIGNATURE AND DATE SIGNATURE AND DATE SIGNATURE AND DATE 14 LES JOUETS A LA WORLD ’s PAIR La raison de la parcimonie avec laquelle chaque exposant axait limité son emplacement résidait dans les irais considérables que repré¬ sentait l’Exposition de ses produits. Il no faut pas oublier, en ollet, que nous devons paver au Comité français des Expositions a I etranger une somme de 20 francs par mètre, superficiel, en \ comprenant les passages et les dégagements. Or comme il faut compter que pour chaque mètre réellement occupé il y a deux mètres réserxés aux passages qui en sont la conséquence immédiate, c est donc un prix de 60 francs par mètre qu'il a fallu demander à chacun de nos exposants, ce qui n’était pas fait pour les engager à se lancer dans de bien vastes entreprises. V. — EMPLACEMENT DU GROUPE 36 Le Groupe .‘>6 était placé dans le palais des manufactures, \ors le milieu, tout près do celte sorte de cour intérieure qui li a jamais trouve d autre utilité que de servir de réfectoire aux promeneurs, désireux d éviter les Irais toujours exhorbilants dos restaurants amé¬ ricains; plusieurs portes de sortie donnaient, du reste, directement sur ce dégagement. Lis jouets français étaient places a I extrémité d une galerie dans laquelle on voyait des attractions bien américaines, telle que l’Kxpo- sition d un armurier qui avait représenté une dame massacrant 60 lois par heure, à l'aide de son rifle à longue portée, un lapin mécanique qui revenait chaque fois se faire tuer avec la même com¬ plaisance. Un peu plus loin un fabricant de bâches et de chaînes avait reproduit les chutes du .Niagara à l'aide de cylindres sur lesquels étaient enroulées des chaînes sans fin, tandis que les fers de ses haches, artistement disposés, tournaient à 20 mètres au-dessus du sot, fixés le long des ailes d'un gigantesque moulin rouge On comprend combien il est difficile de lutter contreVaussi tapa¬ geuses exhibitions et jusqu'à quel point nous avons eu raison de nous renfermer dans une dignité sévère. ..Opposition ,ies .i° u, ' ls français louchait à la joaillerie rt à I-, bijouterie ; 1rs bronzes d'art e* d'ornement étaient nos plus proches 'oisins de. I autre côté de la cour intérieure. MLLIO FO»»Tltn E r MAROTTE. PARIS FERMES & JARDINS. — USTENSILES EN TÔLE ÉMAILLÉE. — JOUETS ÉLECTRIQUES. (Modèles tirés de l’Album d’un fabricant de Jouets de la fin du XVIII e siècle) ET L’illSTOIRE RE LA CORPORATION ! 5 VI.— COMPARAISON ENTRE LES EXPOSITIONS ÉTRANGÈRES ET L’EXPOSITION FRANÇAISE G est à peine si nous osons établir une comparaison entre la sur¬ filée de I emplacement occupé par les jouets français et le dévelop- PALAIS DIS INDESTRIIS DIVERSES I ! I K CEA.ND DASSIN peinent tpii avait été donné à l'Exposition allemande. .Nous croyons (j il 'en estimant «pie cette dernière occupait une place quatre fois plus grande, nous sommes encore bien au-dessous de la vérité. .Mais si l’on compare l'appui que les Allemands trouvent près de leur gouver¬ nement avec les subventions qui sont effectivement données pour notre industrie, c'est encore nous qui avons le beau rôle, avonsTait pour b 1 mieux avec nos modiques ressources. car nous 16 LES JOUETS A LA WORLD S FAI R Les États-Unis n’étaient pour ainsi dire pas représentés dans la Classe des jouets. En étudiant un peu plus loin les diverses Exposi¬ tions étrangères, nous verrons qu’il est à peu près impossible d établir une comparaison sous le rapport de la surface occupée par I indus¬ trie française et par l'industrie américaine. VII. — EXPÉDITION DES PRODUITS. ASSURANCE. TONNAGE On peut évalue]' à un mètre cube le volume des expéditions faites par chacun des exposants. Ce chiffre doit être considéré comme une moyenne, car certaines maisons l'avaient sensiblement dépassé, tandis que d’autres étaient restées plutôt au-dessous. D’une façon générale, on peut donc dire que nous avons expédié 23 mètres cubes d'objets qui ont été transportés à .New-York par les soins de la Compagnie Transatlantique. Toutes ces marchandises étaient assurées contre les risques de mer ainsi que contre les risques de vovagc de quelque nature qu ils fussent. Toutefois, en raison du prix exorbitant réclame par les compagnies américaines, l'assurance contre l’incendie dans 1 intérieur même de l’Exposition avait été laissée aux soins et a la responsabilité individuelle de chaque exposant. Au point de vue de I incendie, il est intéressant d’observer com¬ bien les batiments de laWorld’s Pair étaient inférieurs aux construc¬ tions élevées lors de notre dernière Exposition française. Ces batiments, dont les façades seules étaient en staff, c’est-à-dire en bois et filasse, étaient complètement composés de pièces de bois retenues ensemble a laide de fermes dune ingénieuse disposition, mais présentant pour l’incendie, les dangers les plus réels. On peut même dire que c’est miracle que ce bois apparent, desséché par une température souvent supérieure à 30 degrés, sous le vitrage sillonné en tous sens par un inextricable réseau do fils électriques, n’ait pas, a un moment donné, provoqué un de ces incendies qui, le vent aidant, aurait, en quelques heures, détruit cette masse de construc¬ tions parsemées dans une enceinte de plus de 23 kilomètres de tour. CHAPITRE III ORGANISATION DU GROUPE 36 I. — DESCRIPTION DE L’EXPOSITION FRANÇAISE DES JOUETS Le Groupe 36 occupait, avons-nous dit, une surface de 103 mètres. Les difficultés matérielles de l'installation ont été singulièrement accrues parce que, au dernier moment, les dimensions de rempla¬ cement qui nous avait été alloué furent modifiées et même sensi¬ blement diminuées. Nous venons de montrer qu'au point de vue des voies d'accès, les jouets français étaient placés dans le Palais dos Manufactures, juste à l'extrémité do la grande allée centrale, en bordure de l'allée trans¬ versale parallèle à la façade intérieure donnant sur la cour centrale. Notre salon avait une entrée principale de 1 ni. 80 de largeur et sur le coté se trouvaient deux autres issues, d'une largeur légère¬ ment moindre. Cette, partit; de l'Exposition française se dégageait par une porte donnant sur la cour centrale qui ouvrait à l'intérieur même du salon près du bureau de notre représentant, tandis qu une autre porte symétrique, placée en dehors de l'Exposition des jouets, mais à proximité, donnait accès sur la même cour. L'arrangement intérieur de notre Exposition consistait en vitrines de un mètre placées à la suite les unes des autres de façon à donner à chacun des exposants le développement qu’il avait demandé. A droite de l'entrée principale se trouvait I Exposition de M. Kratz- Boussac, bien connu par son tir dit « Eurêka », qui comprenait une 18 LES JOUETS A LA WORLD S FAI R façade de Irois mètres. I n des jouets <|ui, dans eette vitrine, a Je plus retenu l'attention du Jury, esl une sorte d'appareil composé de lilameuls juxtaposés, pernudlant “ Les doreurs sur cuir La troisième corporation qui s'occupait des menus articles pouvant servir de jouets était la corporation des doreurs sur cuir. On verra un peu plus loin, par rémunération des objets qu'ils fabriquaient, que c'é¬ tait ce 87, suivant eux, qu'ils furent pour la première fois érigés en titre de maîtrise jurée et compris au titre de maître au rôle général de la taxe des métiers. Forts de ce succès, ils voulurent empêcher les bimbelotiers de ET L’HISTOIRE DE Là CORPORATION 29 vendre des poupées ou menus ouvrages de jouets s'ils ne se faisaient pas recevoir maîtres de leur corporation. A cet effet, les sieurs Mathurin Demoy, Thomas Bibo et Pierre Petit adressèrent une requête au roi lui disant qu'ils sont maîtres du métier de poupetier comme ayant rempli les conditions exigées par l’édit du mois d’a¬ vril 1 597 concernant rétablissement des métiers en jurande et qu’en conséquence il lui plaise interdire aux sieurs Claude Trumel, Jehan Cotteau, Michel Mollet, Pierre Bailly, Remy Yvon, Claude Jubin, femme de Bourgeois et .Nicolas Régnault, maistres bimbclotiers, miroitiers et lunetiers, « de se immisser ne entremmectre en la magnifaicture des ouvraiges de poupeterie jusques à ce qu’ilz aient estés receuz et admis en ladicte maistrise ». Ils demandèrent aussi au roi de vouloir bien condamner leurs concurrents « «à cens cscus d’amende pour avoir empesché l’exécu¬ tion de la voulonté de Sa Majesté et qu’ilz soient tenu/ payer la linance deue à saditte Majesté pour la jouissance dudict mestier ». Les poupetiers gagnèrent la première manche caries Commissaires royaux prononçant sur celte requête le 23 novembre 1604 faisaient « inhibitions et défenses aux déffendeurs de se immiscer et entre¬ mettre en la manufacture des ouvraiges de poupeterie jusques à ce qu’ils aient obtenu lettres de maîtrises et payé la finance du roi. sans qu’ils puissent estre contraincts de faire expérience ou chef-d’œuvre ny fournir autres deniers pour quelque chose que ce soit à cause de laditte maistrise ; et pour le regard de la vente des ouvraiges de poupeterie manufactures tant en c.este ville que ailleurs, nous avons ordonné et ordonnons qu’elle pourra estre faicte indifféremment par les dcfi'endeurs et tous autres ainsi qu’ils ont accoutume ». Pendant quelques années la nouvelle communauté se contenta des règlements de police du Châtelet pour s’administrer, mais, en 1608, nous voyons que les maîtres poupetiers adressèrent une requête au roi à l'effet d’obtenir des statuts spéciaux à leur métier. Dans cette requête où ils se qualifient de « maistres poupetiers, fai¬ seurs et enjoliveurs de poupées » ils démontrent qu'il est absolument nécessaire pour eux d'être pourvu de statuts afin de mettre un frein aux fantaisies de quelques-uns d’entre eux. « ...Par édict du mois de décembre 1587, ils ont esté errigez en filtre de maistrise et compris au rolle général de la taxe qui a esté faicte en Votre Conseil de tous les mestiers. Ensuite de quoy ils ont payé la finance en laquelle chascun d’eulx avoil esté, taxez et [iris lettres de maistrises de Yostre Majesté ; mais n'y aiant audiet mestier 30 LES JOUETS A LA WORLD S F AI K que confusion et. désordre faillie d’estre réglé et policé à l’instar des au lires mestiers de reste ville; ils supplient très humblement Yostre Majesté, Sire, leur accorder et faire expédier les statuts et régleniens nécessaires à icelui art et mestier affin que suivant ieeulx chascun puisse faire et se maintenir en son devoir et ils prieront Dieu pour la prospérité et la santé de Votre Majesté ». Celte requête renvoyée au Procureur du Châtelet pour informer fut par la suite favorablement accueillie et le mardi 10 juin 1608, le procureur Le Jov retournait à la Chancellerie d'Etat le projet de statuts des poupeliers avec la mention suivante : « Nous sommes d'advis soubz le bon plaisir du Roy et de Monsei¬ gneur le Chancelier, que les statuts du mestier de poupetier et enjo¬ liveur, érige <• t crée en jurande, de nous corrigez, signez et para¬ phez, peuvent estre approuvez estant conformes aux articles des autres arts et mestiers de ladiele ville de Paris et non contraires aux ordonnances générales de la police des mestiers d'icelle ». (>°\ Statuts et règlements de la corporation des poupetiers Quoique le document ne présente pas un intérêt particulièrement saillant, nous ne pouvons, dans une étude de ce genre nous dispen¬ ser de donner ici le texte de ces statuts qui régirent pendant quelques années la communauté des poupetiers et qui donnent un aperçu assez curieux sur les règlements intérieurs de cette corpo¬ ration. « Ce sont les statuts, ordonnances et articles que doibvent tenir et garder les maistres poupetiers, faiseurs et enjoliveurs de poupées de la ville et faulxbourgs de Paris et qu’ilz requièrent leur estre accor¬ dez et approuvez par le Roy ; entretenu/, gardez et observez par la communauté des maistres dudict mestier uvecq deifenses à toutes personnes il v contrevenir sur les peines et amendes v contenues. » Premiarrmenl que nul ne pourra se dire et qualifier maistre poupetier, faiseur et enjoliveur de poupées en ladicte ville de Paris, y tenir boutique, ni faire acte de inaistrise s'il n'a esté apprenti! dudict mestier soubz ung des maistres d icelui par le temps et espace de quatre ans et dont il sera tenu de faire apparoir de fade de son dict apprentissage passé devant notaire et sans aulcune fraulde. 0/ IK ntuo ronnm et maaotti. taris ■ JOUETS OPTIQUES. - JEUX DE TABLE. - BIMBELOTERIE. (Modèles tirés de iAli> ltnl d’ un fabricant de Jouets de la fin du XVIII « siècle) ET L'HISTOIRE UE LA CORPORATION 31 » Hem, qu'après ledict apprentissage, il sera tenu servir les mais- Ires (Indict ineslier par le temps de deux ans pour parvenir au chef d'œuvre qui sera délibéré cy-après. » Item, les compagnons dudicl mestier ne pourront estre receus maistres qu'au préalable ils n'aient fait leur chef-d'œuvre tel qu'il leur sera désigné par lesditz jurez, lequel chef-d'œuvre ne pourra eslre si difficile qu'il ne se puisse parachever dans huictaine. » Item que les 1 iIs de maistres dudict mestier qui auront demeuré avecq leur père le temps de six ans pour apprendre lodicl mestier seront recru/, et admis en ladicte maistrise sans faire chef-d’œuvre ; ainsi seulement une simple expérience qui sera désignée par les jurez. Les filles desdicts maistres pourront affranchir lesditz compa¬ gnons (Mi faveur de leur mariage. » Item qu'il ne sera receu aucune femme à ladicte maistrise et toutefois pourront les veufves des maistres dudict mestier, tenir bou¬ tique et joyr des privilèges d’icelle maistrise tant qu'elles demeure¬ ront en viduité, sans qu elles puissent obliger apprentiIz nouvaulx et pourront toutesfois les apprentilz obligez par leurs deffuncts marris continuer et parachever leur temps en la maison desdictes veufves. » Item, qu'aulcun maislre dudict mestier ne pourra tenir Item, que deffenses seront faictes à tous 1 t;s maistres dudict mesti( , r de quicter et remeettre à leurs apprentilz aucune partie du temps de leur apprentissage son!» quelque prétexte que ce soit, sur peine audicl apprentil de perdre le temps par lui fai i* t de son dicl apprentissage et au maislre qui aura contrevenu au présent article de 24 livres parisis d'amende, moitié au Roy, le quart aux jurez, i Hem ipie lesdietz maislres jurez dudict art et mestier seront tenus faire visitation et rectierches sur tous les maistres et eompai- gnons dudict mestier et ce de mois en mois ou plustôt si hesoing est pour oJ)hvier au\ ahlmz qui se pourroient commeclre audict art et mestier à peine de fit) solz d'amende applicable au Kov et de tout feront rapport pardevant ledict procureur au Chastelet en la manière accouslumée pour estre par lui faicl justice. » Item, seront tenus les maislres poupetiers el faiseurs et enjoli¬ veurs de poupées de ladicle ville de Paris d'advertir les jurez dudict mestier des malversations qui pourroient se commectre audict mestier à peine de (i() solz. tournois d'amende applicable comme dessus. » dette communauté des poupetiers de Paris n'eut pas une longue existence et fut bientôt absorbée par celle des bimbelotiers, dont elle devint une dépendance. 7 °) Centralisation de l’industrie de la fabrication des jouets Au x\iu p siècle les bimbelotiers eux-mèmes sont absorbés par les petits merciers qui formaient eux-mèmes une déqvendance de la puissante corporation des merciers-grossiers. Déjà en 1749, les him- belotiers étaient séparés des lunetiers et miroitiers ainsi que nous l'apprend un procès survenu entre les miroitiers et les menuisiers au sujet des châssis des cadres pour miroirs. Cependant le fait ne devint officiel que lors de la réorganisation des métiers en 1770. Les bimbelotiers n’étaient plus reconnus en titre de communauté et les miroitiers-lunetiers formaient avec les tapissiers la 41° communauté de Paris. A celte époque le commerce du jouet était presque exclusivement entre les mains des petits merciers qui vendaient « toute la patenos- trerie ou chapelets, des peignes, raquettes, palettes, esteufs, poupées, violons, damiers et divers jouets de bimbeloterie ». Comme on le voit par cette énumération, les différentes corpora¬ tions qui s'étaient autrefois spécialisées dans la fabrication bien dis- JOUETS MAGNÉTIQUES & APPAREILS DE PHYSIQUE AMUSANTE (Modèles tirés de l'Album d’un fabricant de Jouets de la fin du XVIII e siècle) K T i .'histoire de la corporation 35 tincle de certains jouets ou jeux, se humaient alors réunies. C’était le commencement de cette centralisation à outrance, de cette absorp¬ tion de toute la petite fabrication que nous voyons si' développer de jour en jour et qui a pris maintenant le développement véritable¬ ment effrayant que nous voyons constamment sous nos yeux. S") Les paulmiers — esteufiers • Tout le monde connaît l'importance qu(* le jeu de paume a eu pendant le moyen âge et cet exercice eut de fervents adeptes jusqu’à la lin du wiu 1 ' siècle. Ce que l’on sait peut-être moins, c’est qu’au xv] 0 siècle, la paume était un véritable jeu d’argent et que les enjeux étaient couramment de 30Ü à 400 écus. Mous avons publié dans l'ou¬ vrage sur les ((Sports et Jeux d'adresse » la quittance d’une somme de l.blS livres tournois que le roi de France lit payera François (muf¬ lier pour quittance d’une pareille somme qu'il avait perdue le II) mai 1548 contre M <ït le due de Cuise. ■ Cette mode de jouer de l’argent ne fil que croître et embellir et, au x\t° siècle, Bourdeilles nous apprend qu’on risquait en une seule partie de quatre à six mille écus et quelquefois même des sommes dix fois plus considérables. Fil parcourant les « Lettres » de Guv Patin, docteur en médecine de la Faculté de Paris, nous apprenons qu’en 1648, le duc de Beau- fort était un joueur de paume émérite fort aimé des Parisiens. Les dames de la balle s'en allaient par pelotons le voir jouer et lui faire des vieux de prospérité; leur admiration n’était du reste pas plato¬ nique car au duc de Beauforl qui leur demandait quel plaisir elles ijViSiVVjJ d<‘ Lui voir perdre son argent. elles répondirent aussitôt : M. de Beauforl, jouez hardiment, vous ne manquerez pas d'argent, ma commère que voilà et moi nous avons apporté 200 écus et s'il (‘il faut davantage je suis prête d'aller vous en quérir autant. » Le chroniqueur ajoute que ce jour là le duc de Beaufort fut visité par plus de deux mille femmes. Ce qui intéresse plus particulièrement notre sujet, dans ces anec¬ dotes, c'est la fabrication des balles et des raquettes servant à ce jeu. Dans le livre de la taille de Paris, publié en 1292, on mentionne 13 paulmiers fabricants de balles. Au xvr siècle, c est la commu¬ nauté des csteuviersel pelotiers qui s'occupent plus particulièrement 36 LES JOUETS A LA WORLD S F AIR do la fabrication tirs balles du jeu de paume. Celle communauté (Hait très importante ri obtint des statuts le 18 novembre L>08. Aux termes de l'article premier, nul ne pouvait faire ni vendre des esteufs ou pelotes à Paris s ils n étaient laits « de bons cuir et de bonne bourre et chacun d iceulx esteuls et pelotes pesans 1 i ester- lins sur peine de confiscation et de 20 sols parisis d amende ». La seule particularité du métier d'esteuvier, c est que 1rs maîtres pouvaient former des « apprrntisses ». Au xvii 0 siècle, les rstrufiers et les paulmiers lonuaient une cominunauté tpii s'intitulait : « Communauté des maîtres paulmiers, raqueltiers, faiseurs d esteuls, pelotes et balles ». Leurs statuts furent enregistrés au Châtelet le 13 novembre 1610; seuls les maîtres de cette corporation avaient le droit de fabriquer et de vendre les raquettes et les balles. La corporation était régie par quatre jurés qui veillaient aux inté¬ rêts communs et empêchaient les industries voisines d empiéter sur leurs privilèges. Pour devenir maître de ce métier, il fallait faire un apprentissage de trois années et accomplir un chef-d'œuvre. Le brevet de maître valait 30 livres et l’exercice de la maîtrise 600 livres. Les armoiries de la corporation étaient composées d'un écu dont le fond était de sable sur lequel se dé*tachaient quatre pelotes d'ar¬ gent et au centre une raquette. Au commencement du xviii 0 siècle, la fabrication des articles nécessaires aux jeux de paume était réservée aux petits merciers. 9 °) Les tabletiers Lue autre espèce de jeu beaucoup plus tranquille fit fureur pen¬ dant tout le moyen âge; ce sont les jeux de tables. On comprenait sous cette dénomination tous les passe-temps (pii demandaient pour être joués un tableau d'une forme et d'une disposition quelconque. C’était la communauté des maîtres peigniers-tabletiers-tailleurs d'images et tourneurs, qui s'occupait plus spécialement de la fabri¬ cation de ces articles : leurs statuts remontent à l’année I486. Pour être reçu maître dans ce métier, il fallait faire un chef- d'œuvre consistant en une pièce « du pris et valleur de 48 sols parisis », ET L'IIISTOIRE DE LA CORPORATION 37 Les statuts lurent renouvelés (‘I confirmés plusieurs fois pendant les xvi' et xvn' siècle:;, mais c est dans ceux de 1741 que I on définit le mieux les objets fabriqués par les iabletiers. « I ou tes sortes de tabliers pour jouer, trie-frae, damiers, dames, reliées, renard, solitaires, trou-madame, quadrille, toutes sortes de dés d ivoire et tous autres jeux, mcsine de billard et de mail ». BOÎTES DE JEl X, TABI.ETTEKIE Ils pouvaient façonner ces ouvrages en toutes sortes de matières excepté l’or et l’argent qu'ils lie devaient employer (pie sur réquisi¬ tion des orfèvres. La fête de la Lonfrérir était la saint llildebert. La communauté des Iabletiers subsista pendant tout le xvm e siècle et lors de la réorganisation des corps de métiers en 1770, nous la trouvons réunie au corps des luthiers et à celui des éventai 1 listes. Pour obtenir la maîtrise, il en coûtait 400 livres. 38 LES JOUETS A LA WORLD’s FAI R IV.— MATIÈRES PREMIÈRES EMPLOYÉES DANS LA FABRICATION DES JOUETS 1° Le Bois. I no des misons <|iii viennontgrevcr l;i fabrication du jouet à Paris, c’est Ie prix de l’octroi de certaines matières premières qui entrent dans sa composition. Ainsi pour ce qui est du jouet en Lois fabriqué .toi i rs i \ unis en province, il \ a lieu de tenir compte d'un droit fixé à raison de !) centimes le centième de stère. Comme le mètre cube est compte sur le pied de 000 kilos, I octroi perçoit à raison de la cen¬ tième partie <1 un stère e\aluea 0 kiloset pave do ce chef 9 centimes de droits d’entrée pour les jouets qui arrivent tout montés, particu¬ lièrement les cartonnages avec armature en bois, les moulins, les bergeries, les écuries, etc... Il serait à désirer que ceux des jouets qui sont réexpédiés de Paris et destines a I exportation soient sinon exemptés, du moins remboursés a la sortie dos droits d octroi perçus lors de leur entrée. Le bois n’est pas seulement employé pour servir de cadre aux di- HÉLto ronriin ti Manoitr. paris L’ANCÈTRE DU PHONOGRAPHE: AUTOMATE PARLANT. - APPAREILS D’OPTIQUE & DE PHYSIQUE AMUSANTE. (Modelés tirés de l’Album d’un fabricant de Jouets de la fin du XV III e siècleJ KT 1. HISTOIRE DE LA CORPORATION 39 'ors j ic(• I;iim». En effet pendant bien longtemps, nos fabricants français ont i*t<* obligés de s'adresser à nos \oisins d Onlre- Rhin pour la fourniture des tètes de leurs poupées et il était meme admis qu'une poupée, entièrement construite en France et dont la tète seule était de fabrication allemande, pouvait être considérée comme un objet parfaitement français. Au commencement du \i\'' siècle, ou s’était adressé à l'Angleterre pour remplacer les porcelaines allemandes ; les Anglais avaient fa¬ briqué des tètes de rire : elles étaient d'un mer\ei!leu\ effet quand (‘OlîPKIiS AC I I 1 1 . M s elle> étaient neuves mais arrivaient très rapidement à être dété¬ riorées soit par la chaleur, soit par les caresses un peu brusques des enfants (Mitre les mains desquels ces jouets étaient mis. veViV,Vi‘\'|Vi'0 ViY.ViViVi'ViYiVt'i v|'m 'loti'io 'io 'i c'ie> t'ic poupées soil't è\i- dées et qu’elles sont munies d'une cervelle de liège; il ne faut pas croire que ce soit uniquement pour pouvoir plus facilement adapter la perruque ; le remplacement de la plus grande partie de la tète par une substance aussi legere que le liège a ou comme origine, le désir de diminuer les droits de douanes qui citaient perçus en raison du poids brut de l'objet importé. Ih* nos jours, nos fabricants Irançais ne sont plus tributaires d an¬ iline autre nation pour la fabrication des tètes en porcelaine. .Nous avons des usines ou ces objets sont faits dans de très bonnes condi¬ tions et d'une manière infiniment plus solide qu'à l'étranger. Nous Je VOIS ICI De nulle unions, la vive un a ai i/e nulle epotnv S- tvn if ,t JjJj ii. un'j. :ÿn /\tn Ilr tinirnientenl lobjet oui reçutleur Zoninnujt , l./Uitcur nie Je**'Æathuruut an petit IL'tel ,/<* Chujni/ cl au.v aJrc/JcJ Or.fuieiircjr . ET (/HISTOIRE l)K IA CORPORATION ZO T O devons < ■ < * | h * f i < J ; i f 1 1 signaler que les bébés qui onl < '• î* • exposés dernière à Saint-Louis par une* des grandes maisons de Berlin, d'un travail tout à l’ail remarquable rl qu'ils possédaient la des qualités (pii distinguaient autrefois nos jouets français. I année étaient pl il part 5 Les tissus et les peaux. Les animaux, empeaussés sont maintenant l une des supériorités de nos fabricants français. .Nous devons din* pour la gloire de ces indus¬ triels, tpi ils se sont efforcés d'imiter la nature avec un soin et une habileté qui ont été pleinement couronnés de succès. Nions avons remarqué, dans les vitrines de notre Exposition à Saint-Louis, un petit chien donnant la reproduction d un Terre-Neuve âgé de quel¬ ques semaines, «pii était un véritable chef-d'ieuvre. Ainsi que le faisait judicieusement remarquer l'un de nos collègues des Sections étrangères, ce petit animal était un véritable poème et s il eut été exposé seul, il eût sans aucun doute mérité à son habile créateur la plus haute récompense qui pi'it être donnée. Les animaux eu peau (dirent l'avantage d être dune très grande solidité et ils sont une remarquable imitation des animaux qu ils représentent. Pour les premières années de I enlance, ce sont, sans contredit, les chèvres et les moulons qui sont les plus recherches et forment le plus grand amusement de la prime jeunesse; cependant aujourd hui. je ne sais pourquoi, ils sont supplantés par les chiens, les chats et tes cochons. Les tissus qui sont employés pour 1 habillement des poupées sont en tous points semblables aux étoilés servant à la toilette des dames *, dans le plus grand nombre des cas même, les robes des poupées sont prises dans les morceaux neufs qui se trouvent de trop petites dimensions pour être utilisés pour la coulure. Ou sait que la toilette de poupée a toujours ele considérer comme l'apanage des f rançais et plus particulièrement des Parisiens. Nous ne rééditerons pas celle histoire trop connue de la poupre servant de gravure de mode qui était admise avec un saut conduit, meme dans les villes assiégées, car un objet de celle importance était au- LES JOUETS A LA WORLD’s F AI R 44 dessus des lois de In guerre... Dans le premier tiers du xix 1 ' siècle, tout un quartier de Paris, aux alentours du passage (Ihoiseul, était occupé par une légion de fabricants qui donnaient leurs soins aux toilettes de ces fragiles statuettes de cire ou de porcelaine : il \ avait là le cordonnier et le chapelier pour bébé, la modiste et la couturière pour poupée sans compter la fabricante de perruques, la lingère et la corsetière : toute cette industrie était à celte époque l'une des branches les plus florissantes du commerce parisien. Depuis, ce CIIIVAI.. CH II: N CT ANIMAUX niVCKS centre de fabrication s’est déplacé, mais son importance n'a pas (limimic, cl quand dads une lamillc royale clrangrre on a hcàoin d une poupée bien habillée, c’est encore de Paris qu’on la fait venir. V. — L'EXPOSITION ALLEMANDE 1° Description de l’installation L K\position de I Allemagne était, il faut on convenir, la plus belle de toutes les Expositions de jouets au point de \uo de la pré¬ sentation. De pa\s s était ellorce de taire quelque chose qui ressem¬ blât, comme importance, à sou exhibition de Paris en 1900, tout en ET I. HISTOIRE ni-: l.\ CORPORATION 45 en diItérant complètement par les -mauvement ijuc iwmfte t1/ } Rien . m r CO IXE GE ■ Que /'e,r.rc.r ,c>uur produire aucun fiai ü 1 % v ’> J . ET L HISTOIRE DE I.A CORPORATION 47 Les memes exposants présentaient des caricatures de gendarmes et autres personnages grotesques qui nous ont paru d'un goût des plus douteux. Nous ne saurions approu\er ces exemples «pii lia hit lient les enfants à \oir les choses sous un angle absolument faux, car cette manière de faire déforme à la fois l'esprit et le jugement. Parmi les modèles présentés par \I""' Sleiff. nous >ignalerons. (mire autres, quel¬ ques jolis oiseaux tels que des faisans et «Ios coqs de basse-cour exé- vi i l'insi ne « iiAi.i » des i ères, coté ouest eûtes à l'aide de morceaux de feutre découpés qui produisent un fort joli ellet. l ue médaille d'or a (dé accordée à la maison Uambuuïer et «le Herbu, pour son Imposition de poupées non habillées qui était i«< I- lement très remarquable. Nous \ avons \u tous les genres de ladies depuis la plus petite mignonuelte, jusqu'aux poupées monumen¬ tales, grandes comme «les enfants de «pialre ou cinq ans. ( a's der¬ nières, qui ne coulent guère qu'une quarantaine de Irancs. sont fort bien exécutées et articulées; il y a là, pour notre commerce, une concurrence redoutable et nos labrieants leront bien de itdoubb i 8 48 LES JOUETS A LA WORLD S F Al H (Ingéniosité, pour lutter contre la lionne exécution et les prix relati¬ vement bas de leur concurrent berlinois. M. Fischer, à Oberseilienbach, fabrique des boites de construction en bois suivant les anciens modèles; il propose également de menus objets découpés cl préparés, que les enfants n'onl plus qu’à assembler à l'aide de quelques clous. Le peu de nouveauté de ces sujets et le manque d ingéniosité apporté dans leur établissement non) valu a ce fabricant que l'obtention d une médaille de bronze* Amis devons réserver une mention toute spéciale à l'Exposition de .MM. F.-Ad. Richter et C io , de Rudolstadt. Cette maison, qui est connue dans toute l’Allemagne, était représentée à Saint-Louis par l'un de ses chefs qni était membre du Jury, et par cela même hors concours. L industrie de cet exposant consiste à fabriquer des blocs en pierre factice, c'est-à-dire en sable comprimé et agglutiné à l'aide d'un vernis spécial, qui présentent sur nos anciens blocs en bois, I avantage inappréciable d'ètre d'un certain poids et de ne jamais subir les varia¬ tions de température. Toutes ces pièces étant comprimées dans des moules en métal, ont mathématiquement les mêmes formes et sont, par suite, beaucoup plus faciles à assembler. I n système ingénieux dans la composition des boites, permet, en ajoutant certains numéros, de pouvoir construire des édifices vraiment considérables ; nous avons vu ainsi représenter des cathédrales de style Roman, qui mesuraient plus d’un mètre de hauteur et posaient au moins une vingtaine de kilogrammes. La maison Richter fabrique également des ponts métalliques pour jouets, et, dans l'emplacement qui lui avait été réservé, elle avait fort artistemenl composé un décorde fond avec des rochers et des passe¬ relles en 1er conduisant aux édifices les plus variés. Pour montrer aux visiteurs avec quelle facilité les enfants pouvaient s'amuser avec ces divers éléments, on voyait deux fillettes d'une dizaine d'années à peine qui (devaient, sous les yeux du public, de somptueuses cathédrales gothiques et de merveilleux Hôtels de ville de style Renaissance. La maison Richter est certainement la plus importante pour tout ce qui concerne ce genre de jouets puisqu’elle n’occupe pas moins de \ .m ouvriers répartis dans un grand nombre d'usines. ET I. HISTOIRE DE I.A CORPORATION 49 3" L’industrie du jouet en Allemagne (d). A ) Principaux centres de cette industrie. Les principales villes manufacturières s de* jouets dont 200 environ |no«luistMit des jouets en métal et emploient 3.035 ouvriers. Le chiffre total des ouvriers employés dans les deux \dles ci-dessus nommées est d environ <>.000. Le chiffre paraîtra probablement assez minime étant donné l'énorme production de ces deux centres. La raison en est que le travail domestique a été remplace par la fabrication mécanique des jouets cil fer-blanc. Les machines ont en grande partie fait disparaître le travail manuel. Parmi les jouets en métal qui sortent de ces usines, il faut citer les trains de chemins de fer avec tous leurs accessoires. De bonne heure, ces objets ont été très demandés à cette place cpii eut l’idée de leur fabrication, probablement en raison de la construction du pre¬ mier chemin de fer allemand, qui lut établi en 1835 entre Nuremberg et Furtli. On fabrique également à Nuremberg des petits bateaux, des vaisseaux de guerre, des jouets aimantés, etc... et à l’époque actuelle on s occupe à produire des lanternes magiques, des cinéma¬ tographes, des phonographes ; nous citerons également comme /ion, ('( un'ilt\ 'vu t/vra lit luiittidn:. Au commencement du xix*' siècle, on fabriquait dans cette ville des objets dits de papier mèche dans lesquels, outre la pète de pa¬ pier, entrait un mélange de sable et de colle; ce lut surtout lorsque la hausse du bois rendit de plus en plus difficile la vente des objets de cette matière, que I on donna un développement beaucoup plus considérable a ce genre de commerce; on le modifia sensiblement par I invention de la compression de la pâte dans des formes. Les poupées de Sonnenberg arrivent sur le marché au prix de (50 pfennigs la douzaine et ces mêmes articles vont jusqu'à 12 marks la pièce, quelquefois même au delà. Le sont tes villages voisins de la ville de Sonnenberg qui font les metrunienl ' plaisirs, J,ms ’/j orre / e/it/wn > Jmsi l objet i le >\, s .le. ns * \uise bien souvent notre /> J. / colin 1 i;t l'histoire de la corporation DO jouets le meilleur marché. Le bourg de .Neustadt, petile ville voi¬ sine eu Saxo-Cobourg el la ville de Cobourg elle-même fabriquent toutes les (|ualités de poupées. Depuis un quart de siècle, la vogue des poupées habillées a pris un essor inattendu. Les poupées à tète de cire ont été détrônées par les poupées à tète de papier, absolument inaltérable au lavage, pré¬ sentant le grand avantage d'être «à peu près incassable; on emploie encore beaucoup de poupées à tète de porcelaine. Les fabriques du district de Sonnenberg \endenl beaueoupde tètes séparées el on peut évaluer ce commerce à plusieurs milliers de douzaines de tètes par jour. Dans la région de Sonnenberg, l’industrie domestique joue encore un très grand rôle, tant pour la fabrication des tètes en carton ou en bois, que pour la construction des corps en toile ou en cuir rem¬ bourré de poil, de varech ou de fibres de bois. Les vêtements de poupée donnent également lieu à un commerce très suivi. Parmi les articles en carton pâte qui si 1 fabriquent à Sonnenberg, il ne faut pas manquer de signaler eôs petits animaux très artistiques 11 ui sont, soit recouverts d'un enduit fait avec du drap râpé, soit garnis de peau véritable, de fourrure ou de peluche. On fabrique avec ces éléments de petits tableaux animés mus par un mouvement d'horlogerie qui représentent des scènes champêtres, des basses- cours, etc... Les jouets d un sou sont également représentés par les cri-cri et les petits danseurs suspendus à l’aide d'un lil de crin, qui s’animent dès qu’on touche la table sur laquelle ils sont placés, etc... Sonnenberg fabrique également de petits bateaux plus ou moins ornés, des petits canots, puis des jeux à proprement parler, tels que des tirs à la cible. Lutin, suivant en cela ce qui» nous avons déjà \u pour Nuremberg, on fait aussi dans la \ille de Sonnenberg des jeux de construction, des bergeries, des ménageries, des voitures, des chevaux, des écuries, dos guignols ; puis des jouets instructifs ou pluh'd destinés à apprendre aux enfants à se servir des outils; c’est ainsi que l’on rencontre des boites de menuiserie, des boites de cou¬ leurs, etc... Les boites contenant des jeux de société font l'objet d'un important commerce. Ouelques \illes dans le voisinage de Sonnenberg, telles que Laus- cha, Lrnsthal et Sleinheid fabriquent spécialement la verroterie pour Ie> arbres de Noël ; ce genre de fabrication dans ces contrées est re¬ devable de sa prospérité à ce que cos mêmes villes établissent les veux en verre pour les tètes de poupées, (dette industrie du verre 56 I.ES JOUETS A LA WOHLd’s PAIR comprend aussi la production dos billes on vorro qui brillent de mille couleurs, des perles souillées ot des plaques en verre transpa¬ rent destinées à former les jeunes dessinateurs. Depuis quelques années, les fabriques de Sonnenherg se sont appliquées à reproduire les articles de fantaisie destinés à être ollerts en cadeau à la fin du barème; de ce nombre sont les lapins, les poules et une quantité d'autres objets se rapportant aux œufs de Pâques. fi) Les Allemands créent une école industrielle du jouet. Pour ne pas laisser tomber leur fabrication et dans le but de créer toujours des modèles nouveaux, on a fondé à Sonnenherg une école industrielle destinée spécialement à apprendre ce qui pouf intéresser toute lit fabrication du jouet. Cette institution, qui fut fondée en 1883 par les commerçants de Sonnenherg, jouit aujourd’hui d'une double subvention, de la part du gouvernement ducal d’abord, et ensuite de la municipalité de Sonnenherg. Signalons encore quelques centres de production des jouets ; dans les autres parties de la province de Thuringe, à Walterhausen et Olmlruf (Saxe-Gotha), on fabrique des poupées et des animaux re¬ couverts de peau, des voitures, etc... En outre, les nombreuses fabriques de porcelaine, de Thuringe s’occupent de la production des •ÙkvsdlV 7AUipvvwU\s. iyue.ts <\n.T>/.urelaiue et des petits services de table pour enfants. La totalité des personnes employées dans l’industrie allemande des jouets de Thuringe s’élève à plus de 30.000, dont les trois quarts sont occupés chez eux, ce qui leur permet de vaquer en même temps aux soins de leurs affaires personnelles. Celte proportion parait très anor¬ male si on la compare avec le nombre des personnes employées à .Nuremberg : la raison esl que dans côtte dernière ville tout se fait à la machine, tandis qu'à Sonnenherg, tout est encore exécuté à la main. F) Fabrication des jouets dans l’Erzgebirge Saxon. Cour compléter cette étude, il faut mentionner l’industrie si floris¬ sante du jouet dans l’Eragebirge saxon; les principaux centres sont ET l’hiSTOIHE DE LA CORPORATION 0/ Olbernhau, Grunhainichen et Wahlkirchen où se trouvent de grandes maisons de commerce [tour l'exportation du jouet. Ouclques endroits, tels que le \illage de Seiffon, ont le monopole d une Fabrication assez étrange : de petits animaux sont profilés dans des cerceaux sem¬ blables aux jantes d’une roue de voiture, qu'on découpe ensuite en tranches égales comme grandeur. Chacune de ces tranches donne la forme générale d’un petit animal qui, pour être à perfection, ne u: « ii ai.i. » des i i rr.s. demande que quelques coups do couteaux et un peu de peinture. La fabrication de ces jouets extrêmement rudimentaires, explique l'ex¬ cessif bon marché auquel on peut arriver à les offrir au publie. Les \iIlages de Grunhainichen et de Olbernhau ont suivi l’exemple de Soi (leu et le commerce de ces jouets primitifs s'y est développé avec une rapidité surprenante. La \ente s’élève actuellement à plu¬ sieurs millions de marks et la fabrication de ces jouets, dont les principaux articles sont les fusils, les jeux de quilles, les voitures d’enfants, les poupées, les chevaux de bois coloriés, etc... occupent environ 10.000 personnes. 58 LES JOUETS A LA WORLD’s FAI R Pour terminer erl article par un peu de statistique, on peut dire (pie dans i Empire allemand, 50.000 personnes euxiron sont occu¬ pées dans 1 industrie itri\r lucnlol Jhi/HiU i/<~ conmulronl /r>> I3f |1?* .W îl ’l"",u..- • 1 -8iiii:> îlili-i/ HT I.’lUSTOIRK DK LA CORPORATION 5‘) coup do goût <‘t (I un travail très soigné. En outre, la maison Bruns¬ wick a exposé une sorte de champ clos pour jouer aux quilles qui olire cette particularité d'être construit de façon à éviter complète¬ ment le hruit provenant du roulement de la houle et du choc des quilles. Elle parvient à ce résultat en formant le sol à l'aide de di- versos épaisseurs de huis placées dans des sens differents, Ce premier plant lier est porté 1 par des traverses, sortes de lambourdes qui repo- .MO.Nl MI NT 1)1 I.A LOU1SIANI (.ItANDI l’I.ACi; . sent elles-mêmes sur un second plancher garni de coke et de pous¬ sin 1 placé de manière à laisser un matelas d'air entre la partie supérieur! 1 et la partie inférieure du plancher. Celte disposition ingé¬ nieuse. assure l'exposant, permet de jouer au-dessus d une chambre de malade sans que ce dernier puisse même s'en douter. t u (Jrand prix a été accorde à la société 1 . S. Playing Card C°, de Cincinnati. Cette Compagnie fabrique des jeux (h* cartes instructifs qui ni 1 manquent pas d ingéniosité ; on trouve ainsi le moven d ap¬ prendre en s'amusant, la grammaire, l'orthographe, les langues etran- 60 LES JOUETS A LA WORLD’s PAIR giros, la musi(|iie, l'arithmétique, toutes les connaissances en un mot dont peut être orné l'esprit humain. I ne médaille d'or a été attribuée à MM. Parker Brothers, de Salem Mass.). Cet industriel a modernisé les anciens jeux d'oie qui ont fait le bonheur d’innombrables générations d’hommes depuis le xvii 0 siècle jusqu’à nos jours. Le Jury s'est montré très favorable à M. Parker parce que ses jeux ont un coté instructif qu’il est toujours bon d'encourager. C/est ainsi que cet exposant nous a présenté un jeu de chemin de fer dans lequel une locomotive en miniature doit accomplir en quelques secondes un de ces interminables trajets, auxquels sont condamnés tous les voyageurs qui, en Amérique, veulent visiter les villes les plus importantes. Les joueurs, en faisant manœuvrer cette inofl'ensivc machine, apprennent à connaître les voies ferrées les plus directes ainsi que les principales villes qui se trouvent sur leur parcours. I ne médaille d’argent a été accordée à la maison Scorer C°, de Hichemond, qui avait présenté un compteur d'un type tout à fait spécial et nouveau pour marquer les points au jeu du Golf. Ce petit appareil, semblable en tout point à une montre ou à un podomètre, permet, à l'aide d'une pression sur l'anneau de l’appareil, d’imprimer sur un disque de papier, les différents points accomplis par les joueurs. Cette méthode évite toute contestation et si elle n'est pas plus expéditive que les anciennes méthodes, elle présente du moins l’avantage de la nouveauté. I ne médaille de bronze a été attribuée à MM. Austin et Craw, de South .Norwalk, qui a vrai dire étaient les seuls exposants avant concouru pour des jouets proprement dit. .Malheureusement pour ces indus¬ triels, la présentation detectueuse de leurs articles ainsi que le peu de nouveauté et de mérite de ces modèles nOnt pas permis au Jurv de leur accorder une plus brillante récompense. VIII. — L’EXPOSITION CANADIENNE La maison Scaddixg Automatic Toy G°, de Toronto, avait présenté un jouet assez ingénieux. C'est un petit personnage disposé de telle manière, que placé en haut d'un escalier il parvient jusqu’en bas par 61 ET L 5 HISTOIRE DE LA CORPORATION une série de cabrioles provoquées par la chute d'une tité de mercure qui, se déplaçant lentement, entraîne rieure du personnage, (le jouet, en somme, n'estqu'um certaine (piau¬ la partie supé- • réminiscence iis s ai; T Etats chinois (D'après un recueil du xvm" siècle. « Récréations physiques et mathématiques ». un peu lointaine d'un acrobate, qui, à la fin du xviu e siècle, sous le nom de « Sauteur chinois » accomplissait déjà les mêmes prodiges pour le plus grand bonheur des Parisiens, IX. — L’EXPOSITION SIAMOISE La maison Mai Liiarhon avait montré quelques masques destinés à l'amusement des enfants; mais la partie la plus originale de cette Exposition consistait en un choix de serpents et de lézards en bois articulé. Les reptiles exécutés avec un très grand souci d'imiter ht nature ne laissaient vraiment rien à désirer sous le rapport de. la sculpture et du coloriage. Le prix auquel on peut, dans le pays, se procurer ces jouets est tout à fait extraordinaire de bon marché. 62 LES JOUETS A LA WORLD'S PAIR X. L’EXPOSITION JAPONAISE La Section japonaise est parmi les Sections étrangères, celle qui nous a paru sinon la plus remarquable, du moins celle qui a le plus étonné tous les visiteurs, Il n v a pas à se dissimuler que nous avons tout à redouter de l'invasion des produits manufacturés provenant du Japon. Ce peuple fait montre d’une telle ingéniosité, d'une telle patience dans le travail et d’une si grande souplesse a reproduire les modèles de la vieille Europe que nous avons tout lieu de craindre qu’aussitdt qu'il en aura le loisir, il reprendra contre notre industrie une lutte redoutable. Certes nous pourrons toujours garantir notre pays a laide des tarifs douaniers, mais là s'arrêtera la protection que pourra nous accorder notre Gouverne- incnt, car sur tous les marchés étrangers, il est à redouter que les Japonais ne viennent à nous supplanter par les bas prix de leurs ingénieuses productions. La Section des jouets comprenait 32 exposants et elle aurait dû en renfermer •>/, mais il v eut -> délections au dernier moment. Nous allons passer en revue rapidement les divers produits dont quelques- uns méritent tout à fait de retenir l'attention. Nous signalerons entre autres Murai-Kiykmo.n, qui est le représentant de la grande association des fabricants de poupées a Osaka. Cet exposant a obtenu une mé¬ daille d'or pour ses poupées avec tètes en bois représentant des per¬ sonnages on costume national très richement habillés; ces jouets qui sont exécutés avec un soin et une perfection remarquables sont, pa- Tii , Vt J » l i, vhi bh'p<'/ïi, r fili’oVdi 'ce/îfsàhbris-cî/ffi’fne'hes'o'ojdtsdùa’i'i que comme des jouets de la première enfance. Ils sont donnés aux jeunes tilles jusqu au moment de leur mariage et sont conservés sur des étagères dans les maisons, au même titre que chez nous les porcelaines de Saxe ou les biscuits do Sèvres. On sait qu il existe au Japon une tête annuelle connue sous le nom de la lete des poupées, dans laquelle toutes ces élégantes tiuurines sonl exposées en grande pompe par leurs jeunes propriétaires. Nous insistons tout particulièrement sur le caractère artistique de ces pièces qui présentent pour nous le plus grand intérêt. LA FOSSETTE ou le Jeu de NOYAXVX. . 'heu ! dans vos jeu m\r coeurs ijuel inceprend juii/èeaiee ' Victime du malheur f jouet de l cape rance ; 'un joueur savez.-vous miel est le .w/'/ fatal ? Il vit dans le mépris et meurt a ihôpital. ET l.’lIISTOIRE DE I.A CORPORATION 63 Taki.nocchi-Takizo, à llyogoken, t il a mérité également une médaille d’or. AsvoKA-lvvvTAHo.de Tokio, a été exclus «les récompenses car, mal¬ gré l'importance de la maison, son Exposition était insuffisante. Nous signalerons parmi les exposants qui ont obtenu des médailles d’argent la maison Mis.vki-Seijiro, de Kioto, qui a dû en partie sa 10 LES JOUETS A I.A WORLD S 1AIR 64 ré*eo m pc n se ;i son ancicnnetT* ; celte maison existe < 1 <*|> 11 is plus de (‘implante ans et sa fabrication est du reste analogue à celle du .Murai- Kiyemon, quoiqu'un peu moins soignée. .Maiutoki TAMiiccm Branch Store, de Kobé, participe à la même récompense que Taniguchi-Tokujiro, de KiiUo, carquoiqu il ail une Exposition dilïrrente, il n'est en réalité que le représentant d une des branches industrielles de la maison. Murask-Siuciusaiuro, de Aichi-Ken était représenté par de petits groupes assez inté'i'essanls tiguranl un ou plusieurs personnages dans l’attitude chère aux Japonais; ces divers sujets sont généralement occupes ii prendre le thé. Les petites figurines sont montées sur des plateaux en laque ayant au fond un parawml à plusieurs feuilles. Il fabrique également des poupées accotées à un rosier, représentation symbolique qui est, parait-il, très en honneur au Japon. Oka-Hf.izo, de. Kiùto, avait envoyé un jouet charmant et très ingé¬ nieux. Dans une. grande boite rectangulaire était placée, au centre, une poupée richement habillée; tout autour, dans un nombre égal de cases étaient rangées 30 perruques disposées de telle sorte que l’on pouvait changer la coiffure de la poupée à volonté et en faire alternativement un homme, ou une femme, un magistrat ou un prêtre, un médecin ou un grand seigneur, etc... Le prix de cet objet était du reste fort elevé, mais le travail de ses différentes transforma¬ tions (Hait vraiment remarquable L'Exposition de la maison Sakuta-Mogobei, de Osaka comprenait deux planches entières de vitrines remplies de poupées à bon mar¬ ché 1 , habillées de crépons rouge et violet du plus violent effet l‘t d * Il II aspect assez peu agréable pour l'uni d'un européen. L envoi de I okknoi'c.iii-Masijjiro, de lokio, ne comprenait que trois grands poupards contenus dans des boîtes en bois et n’a pas paru mériter au delà d'une médaille d'argent. La maison Asai-Sekiski, de lokio, avait présenté de petites cages à mouche en une matière imitant l'ivoire; le travail en était très lin et lut fort apprécié par le Jury qui décerna à cet exposant une mé¬ daille d’argent. Lk Joi'it ni: i.'A.w (Litli. de Marlet) 66 LES JOUETS A LA WORLD’s FAI R La maison Oka, Ihei, Tamaya Cho, de Kioto, avait une Exposition particulièrement intéressante, car c’est elle (pii avait reproduit fort exactement les objets européens. Sa spécialité est la fabrication des sifllets en métal ; son travail est remarquablement bien fait, eu égard surtout à l’extrême bon marché auquel elle peut le livrer. Ce sont certainement des industriels de ce genre qui sont les plus redou¬ tables pour notre commerce européen. Avec la maison Nakai et C°, de Kobé, nous entrons dans le mobi¬ lier des poupées et nous devons déclarer que ce sont de véritables petites merveilles, que tous ces fauteuils en bambou si délicatement travaillés et assemblés avec toute la précision de l'ébénisterie de luxe. Ces articles se vendent par séries complètes et peuvent être obtenus, au Japon, à des prix extraordinaires de bon marché. La maison Kojima, Hyakuzo et Tokio, fabrique des animaux en ouate dans le même genre que ceux confectionnés par la maison Taniguchi-Tokujiro, mais son commerce étant moins étendu et plus nouveau, elle n’a mérité qu’une médaille d’argent. La maison Hako.ne-Bussan-Goshi-Kxvaisiia, de Kanagawa Ken, pré¬ sentait uniquement des petits objets en bois tourné très finement exécutés; on retrouve les inévitables œufs s'emboîtant indéfiniment les uns dans les autres; les gobelets cylindriques à boire et quelques autres pièces du même genre. Cette maison obtint une médaille d’argent. La maison Shinano-Kametaro, de Osaka, proposait à l'importation des oiseaux empaillés et préparés de manière à pouvoir être employés par I industrie. Les bas prix auxquels cette maison pouvait fournir ces objets étaient tout à fait remarquables. L industrie de la maison \\ akaxo-Sobei, de Osaka, consiste unique¬ ment dans la labrication et la vente des cerfs-volants carrés ou en forme d animaux. Cet exposant peut fournir de très grands cerfs-vo¬ lants a un prix qui ne dépasse [tas 2 ou 3 sous la pièce. La consom¬ mation de cet article est extrêmement importante au Japon. A’ous ferons la même observation pour la maison Omîani-Sasiuchi, de Nagasaki, dont l’industrie est pareille à celle du précédent. CARTONNAGES & MAQUETTES. — LOCOMOTIVES & AUTOMOBILE DE LA RESTAURATION. MOULES A SOLDATS DE PLOMB. — BOITES A SURPRISES. I Collection de M. Henry D’Allemagne) ET L’HISTOIRE DE LA CORPORATION 67 Le sont des modèles d animaux fort bien exécutés quinoussont pré¬ sentés par la maison \ asui-Kioshi, de Tokio, ces modèles qui sont recou¬ verts de peau et décorés avec soin sont réellement très intéressants. On leur reprocherait seulement de ne pas ressembler suffisamment à des jouets. Les exposants suivants ont obtenu une médaille de bronze: La maison Murakami et C°, de Tokio, pour de petits sujets installés sur des plateaux en laque. On ne sauraitmalheureusement approuver ses essais de reproduction des costumes américains qui laissent beau¬ coup à désirer. La maison Hattori-Manji, de Tokio, pour quelques poupées d'un médiocre intérêt. La maison Kyoto-Joshi Shokugye Gakko, de Kioto, pour des ani¬ maux en cartonnage d’un travail assez rudimentaire. La maison Tonaka- Ahokichi, de Kanagawa Ken,a la spécialité du tournage et des boîtes se renfermant les unes dans les autres. Les exposants suivants n'ont obtenu aucune récompense en raison de 1 insuIUsance de leur Exposition et de la qualité fort ordinaire de leurs produits : Fuklt-Genjiro, de Yokohama; Takada-Saijiro, à Tokio; A s a o k a -1 \v at a r o , à Tokio Watanark Kanyemûn, de Kanagawa Ken, etc... La maison Kitashimidse-Katsuzo, de Kioto, qui avait été primitive¬ ment classée dans la Section des jouets a été renvoyée dans une autre Section comme éditant des cadres photographiques. XL — L’EXPOSITION HINDOUE Les jouets étaient représentés dans le pavillon de l’East India par deux exposants, Ardeshir et G° ainsi que Bhumgara et C°, tous deux de Bombay. Le premier exposait des animaux eu bronze massif polis avec une grande perfection mais qui étaient bien plutôt des diminutifs d'objets 70 LES JOUETS A LA WORLD’s FAI R II. — FORMATION DU BUREAU Le 2 septembre, les membres du Jury furent convoqués dans le bureau de M. llulbert, le sous-directeur de la World's Fair, où lec¬ ture nous fut alors donnée de la composition du bureau telle qu'elle avait été arretée par les hauts personnages de l'Exposition. On de¬ manda, il est vrai, si les personnes présentes avaient quelques objec¬ tions à faire à ce choix et comme au milieu de la stupeur que causait cette manière d'agir personne ne répondait, M. llulbert déclara que le bureau était définitivement constitué. Il esta peine besoin d'ajouter que les Américains s'étaient réservé tous les hon¬ neurs et qu'aucun étranger ne lit partie du bureau. Le président était M. Haye, le vice-président M. Scanclle, qui présida effectivement presque tout le temps en l'absence de M. Ilave, enfin le secrétaire était M. Pearson, fort aimable journaliste de New-York, et qui, n ayant aucune connaissance spéciale des diverses industries repré¬ sentées, se trouvait parfaitement apte à aider et diriger toutes les délibérations. Il est bon d'observer que les opérations du Jury ont été très laborieuses et que, malgré* les nombreuses réunions que nous avons tenues, presque toujours deux réunions dans la même journée, et cela pendant deux semaines, les travaux ont marché avec une len¬ teur désespérante. I ne des raisons du peu d'activité des jurés américains résidait en ce que ces derniers étaient payés sept dollars par jour et qu'ils sui- vaient d une façon fort intermittente les opérations, afin de ne pas négliger leurs allaires personnelles. Cette nonchalance, quoique ayant été très vivement critiquée par notre collègue, M. Vuitton, n'arriva a être definitivement vaincue que par un ordre de* l'administration, qui déclara quelle voulait que les opérations fussent terminées et h* résultat rendu pour le mardi 20 septembre. POUPÉES DE CRÈCHES ALLEMANDES & ITALIENNES. — POUPÉES DE MODES. BAMBINI ET PETITS MEUBLES JOUETS. fCollection de M. Henry D’Allemagne) KNSKMBl.l DK I. I XI'OSITIO.N lu: I.A MAISON 11: K N A.NI) MA UT IN 72 [.ES JOUETS A LA WORLD’s FAI R III. — RÉPARTITION DES RÉCOMPENSES La manière dont les récompenses (levaient être attribuées avait été organisée d'une manière réellement très ingénieuse, je dirai même trop scientifique, car si les prescriptions avaient (Hé suivies a la lettre, ce n'est, pas trois semaines mais bien trois mois qu il aurait fallu pour exécuter, au pied de la lettre, les injonctions de I administration américaine. Les feuilles remises aux membres du Jury étaient divi¬ sées en onze colonnes ainsi réparties: l u Date de la fondation de la maison de commerce; 2° .Nombre d'employés; 3" Surface occupée par les usines ou ateliers (ces divers renseigne¬ ments étaient réservés uniquement à éclairer les membres du Jury sur l'importance de l'exposant). Les colonnes suivantes étaient destinées à l'attribution des notes se rapportant au plus ou moins d'intérêt (pie présentait l’Exposition de chaque concurrent : 4" Importance ou valeur de l’objet par rapport à son utilité pour l'humanité: Je maximum était 23: 5° L’adresse ou l'ingéniosité: le maximum était 23; 6° La présentation au public du produit exposé : cet article se rap¬ portait surtout «à l'habileté avec laquelle l'exposant avait tiré parti, au point de vue décoratif, des objets présentés : le maximum (Hait 10; 7° Importance du chiffre d'affaires annuel de l'exposant : maxi¬ mum : 10: 8° Qualité de la marchandise et dans certains cas son extrême bon marché: maximum: 10. ()" (iafc à laquelle I Exposition axait’ été complètement' insfal'l'ée. l't' est à peine besoin de dire qu'il a été absolument impossible de. suivre rigoureusement cette dernière indication, car au mois de septembre, toutes les Expositions n'étaient même pas complètes . Maximum: 10. 10° L'exposant est-il le créateur ou a-t-il pris la suite d'un prédé¬ cesseur ? Maximum : 5 ; 11" Précédentes récompenses obtenues aux diverses Expositions Universt?Iles. Maximum: o. Il n’a pas été possible, comme nous le disons plus haut, de suivre ET L’HISTOIRE DE I.A CORPORATION 73 rigoureusement ces indications, car on arrivai une médaille de bronze à des maisons qui toujours obtenu un Grand prix. t à peine alors à précédemment donner avaient Les récompenses Exposants avau furent I réuni ainsi il ecernei es : de 90 à 100 points 80 à 90 — 70 à 80 — 00 à 70 — un Grand prix. Médaille d'or. Médaille d'argent. Médaille de bronze. 74 LES JOUETS A LA WORLD’S FAI R A cotte Exposition, mentions honorables. n’a été décerné ni diplômes d honneur, ni IV. — RÉCOMPENSES OBTENUES PAR LES EXPOSANTS 4 me Au point de vue du jouet, la France a\ec ses 5 Grands prix, ses Iles d'or, ses 5 médailles d’argent et ses 3 médailles de bronze, a été placée en tète de toutes les autres nations. L Alle¬ magne, en effet, qui vient immédiatement après, n avant obtenu que 2 Grands prix, l’un pour l'Exposition collective de Sonnenberg et l’autre pour Margaretha Steilî. Elle a eu, eu outre, I médaille d or et I médaille de bronze. Ouant aux États-Unis, leur Exposition a été vraiment inférieure sous tous les rapports, comme nombre d abord et surtout comme ingéniosité et comme perfection des objets exposés. Il ne tant cepen¬ dant pas en conclure que la fabrication des jouets soit négligée à un tel point en Amérique; il faut plutôt attribuer cette pénurie d'expo¬ sant à l’indifférence sinon à la rivalité d’Etat h Etat qui a empêché les principaux industriels d'envoyer leurs produits à l’Exposition de Saint-Louis. Ils ont obtenu, cependant, 2 Grands prix, l médaille d'or, I médaille d'argent et I médaille de bronze. Au point de vue des collaborateurs, les Américains se sont mon¬ trés forts généreux et nous ont assuré qu'il serait tenu compte de toutes nos propositions. .Nous avons en conséquence demandé, ainsi qu’il est de règle, pour les premiers collaborateurs, une mé¬ daille d’un rang inférieur à celle obtenue par les chefs d industrie et nous avons descendu d'un degré suivant l'ordre de présentation fait par les chefs d'industrie eux-mèmes. Le Japon s'est trouvé fort bien partagé avec 1 Grand prix, 4 mé¬ dailles d'or, 15 médailles d'argent et 5 médailles de bronze. CHAPITRE V LE COMMERCE DU JOUET I. — COMPARAISON DE L’IMPORTANCE DU COMMERCE DU JOUET DANS LES DIFFÉRENTES NATIONS Il est extrêmement d i l’(i ci le d'arriver à indiquer à I aide de tableaux synoptiques l'importance relative du commerce des jouets dans les différentes nations ; ces chiffres d'ensemble sont impossible à se pro¬ curer avec certitude et les seules données présentant quelques chances de sincérité sont celles qui nous sont offertes par les statistiques des douanes. Malheureusement, ces renseignements sont extrêmement \a^ues en ce sens que, pour le sujet qui nous occupe, les jouets et les jeux sont classifiés sous la rubrique générale de bimbeloterie : celle- ci comprend elle-même une quantité considérable d'objets qui n'ont avec les jouets qu’un rapport bien éloigné. Ces uniques renseigne¬ ments que nous pouvons trouver dans les statistiques douanières sont tout à fait sujets à caution et il faudrait n'avoir jamais eu à faire par soi-même une opération en douane pour ignorer de quelle manière sont faites les déclarations pour la statistique. Employés et expédi¬ teurs donnent des chiffres souvent bien approximatifs et comme le législateur n'a pas pu prévoir toute l'infinité des objets qui peuvent faire l'objet des transactions, on est bien souvent obligé de faire ren¬ trer dans une des classes déterminées certaines marchandises qu'on ne sait v raiment à quelle catégorie attribuer. Ceci dit. nous donnons ci-après le tableau des exportations pour l'année 1902, le dernier qui ait été publié par l'administration des douanes. Exportation des Jouets et Jeux français en 1902 (Statistique de la direction générale des Douanes. ) PAYS d’kxpokta tion COMMERCE GÉNÉRAL COMMERCE SPÉCIAL QUANTITÉS KXPORTÉES Poids net Valeur QUANTITÉS KXrOKTÉKS Valeur Par i Français î a vires Etrangers Par terre Total Poids brut Poids net Angleterre. 124.121 1.475.999 » 1.600.120 1.285.448 » 1.573.159 1.258.527 » Allemagne. 37-108 241 92.810 130.129 104.160 » 129.995 103.996 » Pays-Bas.. 25.926 1 .922 2.144 29 992 23.994 oi} <)<)*> 23 994 Belgique. 215 » 565.526 565.741 452.828 » 564.564 451.651 » Suisse. » » 74.575 74.575 62.252 » 61.614 49.291 » Portugal. y. 177 2.552 82.447 94.176 75.349 » 94.136 75.309 » Espagne. 2.626 140.161 216.079 358.866 304.63I » 271.177 216.942 » Italie. 2.512 3.093 120.360 125.965 101.172 » 123.964 99.171 » Grèce. 20.489 2.269 » 22.758 18.264 » 22.472 17.978 » Turquie. 112.622 5.036 » 117.658 94.281 » 116.890 93.513 » Egypte. 66.942 6.527 » 73.169 58.876 » 72.968 58,375 » Poss. anglaises d'Afrique. 28.243 » » 28.243 23.979 » 21.320 17.056 » Indes anglaises . 2.781 93.670 » 96.451 77.192 » 96.294 77.035 » Mexique. 38.231 2.332 » 40.563 32.604 » 39.792 31.833 » Brésil. 50.018 22.167 » 72.185 58.179 » 70.029 56.023 » 33.196 20.126 » 53.322 42.793 ï> 52.646 42.117 » République Argentine .... 109.785 61.132 » 170.917 137.403 » 167.567 134.053 » Chili. » 43.167 » 43.167 34.570 » 42.983 34.386 » Autres pays. 54.409 29.722 37.352 121.480 99.012 » 112.337 89.869 » 718.398 1.910.116 1 191.293 3.819.807 3.087.027 27.315.519 3.663.899 2.931.119 26 380.071 Algérie. 260.766 » » 260.766 209.351 » 257.076 205.661 » Tunisie. 112.527 » » 112.527 90.911 » 108.080 86.464 » .Madagascar et dépend.. .. 29.676 » » 29.676 24.251 » 27.128 21.703 » Indo-Chine. 59.328 » » 59.328 47.487 » 59.203 47.360 » Autres colonies. 76.654 3.848 » 80.502 64.849 » 78.265 62.612 * 538.951 3.848 Ÿ> 542.799 436.849 3.892.500 529.752 433.802 3.814.218 Total général . 1.257.349 1.913.964 1.19’.293 4.362.606 3.523.876 31.208.019 4.193.651 3.354.921 30.194.289 Importation des Jouets et Jeux étrangers en France en 1902 (Statistique (le la Direction générale des Douanes.) CO M M ERC E G É XÉ RA I, COMMERCE SPÉCIAL PAYS de OIANTI TÉS 1M P OR T K K S QUANTITÉS MISES EN CONSOMMATION Droits Par navires Par terre Poids net Valeur — — Valeur perçus PROVENANCE Français Etrangers ou par voie d'un pays tiers Poids brut Poids net — 20.115 31.410 22 51.556 » 31.702 » » 10.436 55 1.019.044 1.020.535 » 050.786 » » » » 12.502 12.502 » 6.022 » >> » » 34.239 34.230 » 1.789 » » 311 i 18.868 19.180 » 898 » » 54.230 8.169 » 62.408 » 52.704 » » Autres pays. . 4.880 424 7.370 12.680 » 9.570 » » 80.087 40.068 1.092.045 1.222.100 7.332.600 1.054.458 6.326.748 633.470 Colonies françaises.. . 502 » » 502 3.552 359 2.154 34 Total general. . . 00.570 40.068 1.002.045 1,222.602 7.336.152 1.054.817 6.328.002 633.504 78 LES JOUETS A LA WORLD S F AIR .Mais en dehors de ce que peuvent dire les chiffres, il faut onvisa- fr,.p ce que l'on peut voir soi-même en voyageant un peu dans les régions qui reçoivent encore îles produits français. Nous n avons malheureusement pas à nous dissimuler que notre fabrication est loin d'obtenir maintenant la préférence qu'elle avait autrefois; nous nous sommes laissés distancer d'une manière considérable par les autres nations et il est à peine besoin de faire observer que sous le rapport du jouet, c'est l'Allemagne qui est notre plus sérieuse con¬ currente. Nous nous sommes, au cours de ce travail, suffisamment étendu sur ce sujet pour a\oir à y revenir ici. II. — LE JAPON ET L’INDUSTRIE DU JOUET Toutefois, pour l’avenir, ce qui nous paraît le plus à redouter, c'est, ainsi que nous le disions plus haut, le péril jaune. Les Japonais, en effet, sont bien les plus redoutables ennemis que nous ayons à craindre. Le Japon n'est plus, en effet, aujourd'hui, le pays barbare que l'on se plaisait à nous représenter autrefois et cette jeune puis¬ sance s'apprête à nous faire connaître qu elle est apte à produire autre chose quedes séduisantes « mousmés » ou d’attrayantes « gueseha». Le Japon s'industrialise; de toute part se créent des usines où les productions mécaniques viennent s'ajouter au bas prix de la main- d’œuvre ouvrière. A l'ingéniosité naturelle, le peuple japonais joint une grande souplesse commerciale lui permettant de créer des mo¬ dèles vraiment artistiques et, pour ruiner la concurrence étrangère, il ne redoute pas de copier les modèles européens qu'il a su se pro¬ curer et qu'il espère arriver a supp’laiïler'a’urthUlhai, pai hehnrsqjvfv auquel il peut proposer ses produits. Pour qui a bien su voir I Exposition de jouets japonais à Saint- Louis, il y a là de véritables enseignements et, quoique le mot pa¬ raisse bien gros et amène peut-être le sourire sur les lèvres de bien dos Parisiens, nous n’hésiterons pas à avancer que nous sommes sur le point d’être envahis par cette race de petits hommes jaunes au sourire éternellement stéréotypé sur les lèvres. COMMODE. — BUFFETS & ACCESSOIRES DE POUPÉE. — AUTOMATES. M. DE VOLTAIRE DANS SON CABINET DE TRAVAIL. (Collection de M. Henry D'Allemagne) Usti nsii.i s di cuisi.ni: r.x Peu blanc a d'usage des enfants. .Modèles tirés d'un album de fabricants de jouets de l'époque Empire). 12 80 LES JOUETS A LA WORLü’s FAI R III. — RÉGÉNÉRESCENCE DE L’INDUSTRIE DU JOUET EN FRANCE Depuis quelques années, un grand mouvement s'est produit en France pour régénérer I industrie du jouet parisien. Les concours organisés par le Préfet de police, .M. Lépine, ont déjà produit dus résultats vraiment surprenants et certes, ils n'ont pas encore dit leur dernier mol. D'autre part, les entreprises d un ordre commercial plus général peut-être, telle que la foire de Paris, à laquelle M. Fer¬ nand Martin accorde tout son dévouement, ne peinent manquer de donner un vigoureux coup de fouet à cette industrie si parisienne. Nous avons déjà fait quelque chose, d'aucuns diraient beaucoup, mais on ne peut pas estimer que ce résultat soit encore suffisant puisque nous n'avons pas encore reconquis, à l’étranger, la place que nous occupions autrefois et qui est légitimement due à l'esprit et au bon goût français. Continuons donc à travailler et à perfectionner sans cesse nos modèles; arrivons enfin d une production à bon marché telle, qu'aucune autre nation ne puisse nous faire concur¬ rence et que le jouet français redevienne ce qu’il était autrefois: le seul objet de la demande de toutes les nations étrangères. JJ) fUlvtMtn sîîSRïinîîw LES JOUETS MILITAIRES Napoléon I” r et ses grenadiers — Orchestre hongrois — Napoléon III et son Etat-Major Soldats de plomb et scènes militaires du XVIII" siècle — Artillerie enfantine t Collection de M. Henry D’Allemagne) i r; i i i V <7. * C^eT; * TABLE DES MATIERES PR £ FAC 12 I. — Caractéristique du jouet français . . . 11. — Choix judicieux à faire parmi les jouets III. — l tilité des jouets au point de vue social CHAPITRE PREMIER Exposé sur le Groupe 36. I. — Nomination du comité d’admission. Sa composition .... II. — Recrutement des exposants. III. — Objections présentées contre la participation à 1 Exposition de Saint-Louis. IV. — De l'importance, pour le commerce français du jouet, d en¬ tretenir des relations suivies sur le marché des Etats-Unis. V. — Les Allemands accaparent presque exclusivement le commerce du jouet aux Etats-Unis. VI. — Moyens employés par les Allemands pour s imposer sur le marché des Etats-Unis. VIL — Faveur dont jouissent les exportations allemandes sur les chemins de fer et les lignes de navigation. VIII. — L’exportation française manque de protection. Remèdes à apporter à cet état de choses. CHAPITRE II Constitution et travaux du Comité d’installation. I. — Formation du Comité d’installation. Sa composition . . . . IL — Travaux du Comité d’installation. III. — Constitution du budget du Groupe. Ressources. 82 table des matières IV. _ Décoration generale du Groupe 3G. Surface occupée par lui. Y. — Emplacement du Groupe 3G. VI. — Comparaison entre les Expositions étrangères et l'Exposition française . VII. — Expédition des produits. Assurance. Tonnage. CHAPITRE III Organisation du Groupe 36. 1. — Description de l’Exposition française des jouets. II. — Récompenses obtenues par les exposants français. III. — Histoire des corporations (pii se sont occupées de la fabri¬ cation des jouets. lo Les biiubelotiers-mirclliers. 2° Les bimbelotiers-merciers. 3° Les doreurs sur cuir. 4° Impôts dont sont frappées les corporations occupées à la fabrication des jouets. 5° Les poupetiers.• . . (5° Statuts et réglements de la corporation des poupetiers. 7° Centralisation de l’industrie de la fabrication des jouets. 8° Les paulmiers-esteuGers. 9° Les tabletiers. IV. — Matières employées dans la fabrication des jouets. 1° Le bois. 2° Le métal. 3° Le caoutchouc. 4° La céramique. 5° Les tissus et les peaux. V. — L’Exposition allemande. i° Description de l'installation. 2" Récompenses obtenues par les exposants allemands. . 3° L’industrie du jouet en Allemagne. a) Principaux centres de cette industrie. b) Importance du commerce des jouets en métal en Allemagne. Nuremberg et Furth. c) Les jouets on bois et en carton à Nuremberg et Furth. d) Importance du commerce des jouets en bois et en porcelaine en Allemagne. Sonnenberg. 17 21 22 22 25 20 27 28 30 34 35 30 38 38 39 40 41 43 44 U 40 49 49 49 52 54 TABLE DES MATIÈRES 83 e ) Les Allemands créent une école industrielle du jouet. 50 f) Fabrication des jouets dans l Erzgebirge Saxon. . 50 VI. — L’Exposition hongroise. 58 \ IL — L’Exposition américaine. 58 VIII. — L’Exposition canadienne. 00 IX. — L’Exposition siamoise. 61 X. — L’Exposition japonaise .. 62 XL — L’Exposition hindoue. 6/ XII. — L’Exposition chinoise. 68 CHAPITRE IV Récompenses décernées par le gouvernement américain. I. — Composition du Jury. 69 IL — Formation du bureau. '6 III. — Répartition des récompenses. '2 IV. — Récompenses obtenues par les nations exposantes. 74 CHAPITRE V Le commerce du jouet I. — Comparaison de l’importance du commerce du jouet dans les différentes nations. 7o II. — Le Japon et l’industrie du jouet. 78 111. — Régénérescence de l’industrie du jouet en France. 80 1 ,-V ... /